Les Clairvoyants
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.
Derniers sujets
» A suivre...
Iswe la Grise EmptyMer 5 Mar - 9:07 par Tunrida Astraani

» Fusion du serveur
Iswe la Grise EmptyMer 5 Mar - 4:01 par Tunrida Astraani

» Planning des serveurs
Iswe la Grise EmptyMar 4 Mar - 23:11 par Tunrida Astraani

» Adelheidy
Iswe la Grise EmptyDim 2 Mar - 22:58 par Vardanila Brûlétoiles

» Réunion HRP au sujet de la fusion
Iswe la Grise EmptyDim 2 Mar - 21:42 par Syrah

» La Baronne
Iswe la Grise EmptySam 1 Mar - 22:47 par Tunrida Astraani

» [Proposition] Fêtons notre anniversaire!
Iswe la Grise EmptyVen 28 Fév - 20:42 par Seska

» [Orcs] Kosh'Arg 2014 (23 mars)
Iswe la Grise EmptyVen 28 Fév - 10:32 par Cathelineau

» Prochains events raciaux à organiser
Iswe la Grise EmptyVen 28 Fév - 3:32 par Tunrida Astraani

» [BG] Ralf Grinsky
Iswe la Grise EmptyVen 28 Fév - 0:30 par Doomguy

Qui est en ligne ?
Il y a en tout 2 utilisateurs en ligne :: 0 Enregistré, 0 Invisible et 2 Invités

Aucun

[ Voir toute la liste ]


Le record du nombre d'utilisateurs en ligne est de 191 le Mer 3 Aoû - 23:58
Mai 2024
LunMarMerJeuVenSamDim
  12345
6789101112
13141516171819
20212223242526
2728293031  

Calendrier Calendrier

Flux RSS



Marque-page social

Marque-page social reddit      

Conservez et partagez le forum Les Clairvoyants sur votre site de social bookmarking

Conservez et partagez l'adresse de Les Clairvoyants sur votre site de social bookmarking

Le Deal du moment : -39%
Pack Home Cinéma Magnat Monitor : Ampli DENON ...
Voir le deal
1190 €

Iswe la Grise

Aller en bas

Iswe la Grise Empty Iswe la Grise

Message par Invité Lun 5 Oct - 18:08

Les deux elfes s’affrontaient du regard. Celui de Cel étincelait d’une colère mal retenue. Son interlocutrice ne cillait pas, affrontant avec un calme désarmant un des personnages les plus redoutés de Lune Argent.

« Ce que tu me dis là est impossible ! » finit par cracher Cel, d’une voix coupante. « Jamais je n’ai entendu une histoire aussi ridicule ! »

Iswe soupira.

Cel la regarda de nouveau. « Et quand bien même, nous ne prisons guère les traîtres ici ! Qui plus est lorsqu’ils se revendiquent des Kaldorei, maudit soit leur nom ! »

Iswe croisa tranquillement les bras. Elle savait que le discussion serait difficile et surtout elle n’était pas sûre seulement qu’elle puisse aboutir.

« Ecoutez Cel, les faits sont là. Que vous le vouliez ou non, que vous le compreniez ou non, je suis revenue vers ceux que je considère comme mon peuple. Quoi que j’ai pu faire dans le passé, qui que j’ai pu être, je suis désormais Iswe, éclaireuse Sindorei au service de la Horde. Depuis mon retour, je crois avoir suffisamment prouvé ma loyauté. Si cela ne vous suffit pas…Et bien, je porterai mon combat ailleurs. Je ne suis pas revenue ici dans un désir d’affrontement ou de lutte. Choisissez Cel, mais choisissez vite, je n’ai pas l’intention de vous faire perdre votre temps plus qu’il n’en faut. »

Cel manqua s’étouffer, suffoquée de l’ironie qu’elle sentait pointer dans le discours tranquille d’Iswe. Force lui était de reconnaître que Sindorei ou pas, la jeune elfe lui tenait tête avec une détermination sereine. Elle fronça les sourcils. « J’ai des choses beaucoup plus importantes à faire en effet. Sans cette lettre… », elle froissa dans son poing le fragile parchemin.

« Il ne sera pas nécessaire de terminer ta phrase. », lui répondit Iswe, « que ce soit dans l’Alliance ou dans la Horde, j’ai toujours pris mes précautions…surtout vis-à-vis de mes confrères. » Elle s’inclina légèrement. « Au plaisir, dame Cel, ce fut une conversation des plus…intéressantes. »

Cel la foudroya du regard. « Ne compte pas sur moi, traîtresse, ni sur aucun de mes suivants. Tu as peut-être rendu service à Lune Argent, et cela vient de te sauver la vie. Mais sache que tu es seule dans cette ville et que je m’arrangerai pour que tu le restes. »
Iswe lui sourit. « Vous n’imaginez pas dame Cel, combien je peux être douée pour attirer à moi amis…et ennemis… »

(à suivre)

Invité
Invité


Revenir en haut Aller en bas

Iswe la Grise Empty Re: Iswe la Grise

Message par Invité Mer 7 Oct - 11:58

Iswe contemplait la ville en contrebas. Sa ville. Il faudrait qu’elle s’y fasse. Les lumières éclairaient d’une lueur douce les murs blancs et les couleurs bariolés des édifices. Cet endroit était magnifique. Un havre de beauté et de majesté.

Ses yeux s’emplirent de larmes. « Oh Asengard, comme j’aurai aimé partager ce moment avec toi, brigand. Nos discussions et nos duels au clair de lune me manquent mon vieil ami … ». Le visage du Réprouvé s’effaçait déjà comme tous ceux qui avaient traversé sa vie.

Son époux. Sa fille.Sa guilde. Son peuple. Son cœur était empli de souvenirs. C’était ces souvenirs qui la faisaient encore se sentir en vie et qui la soutenaient dans l’immense solitude qui étreignait son cœur.

A part cela, il ne lui restait plus rien.

Elle avait fait un choix terrible mais ce qui devait être avait été fait. On ne peut renier sa vraie nature.

Tristane existait de nouveau quelque part, sans se douter que quelques années de sa vie lui manquaient.

Alendar était hors d’état de nuire et ce définitivement, elle y avait personnellement veillé. Zile…O Zile… Elle revoyait encore le regard étonné de sa sœur en train de mourir dans ses bras, un regard qui lui demandait « pourquoi » et en même temps qui lui disait « merci ».
Mais pourquoi ne se sentait-elle pas libérée ? Pour la première fois de sa vie, aucune attache ne la retenait plus. Libre, elle était libre et pourtant jamais elle ne s’était sente aussi captive, comme prise dans une toile d’araignée invisible.

Lentement, une larme dévala sa joue et tomba dans le vide. Elle finit sa chute sur la joue d’un elfe qui passait par là. Il leva la tête, cherchant les signes d’une averse dans le ciel étoilé. Au loin, une ombre courait et sautait de toits en toits.

Invité
Invité


Revenir en haut Aller en bas

Iswe la Grise Empty Re: Iswe la Grise

Message par Invité Ven 23 Oct - 15:48

D'humeur sombre, Iswe sirotait son grog à la cerise dans un coin du Comptoir de Cabestan. Mal à l'aise dans ses vêtements de ville, sans arme, elle se sentait perdue et grotesque dans ce décor.

"Mais qu'est ce qui m'a pris?" se répétait-elle. "Ta place n'est pas ici Iswe. Finis ton verre et va t'en."

C'était la première fois depuis longtemps qu'elle se retrouvait au milieu d'une foule. Les regards en coin qu'on lui jetait, les murmures d'alcôve, les éclats de rire d'une table voisine, tout cela l'agressait, la rendant nerveuse et accentuant sa gêne.

"Bonsoir!".

Elle faillit sursauter au son d'une voix claire et enjouée qui détonait avec ses pensées maussades.

Elle releva la tête, une réplique cinglante au bord des lèvres et s'arrêta net, stupéfaite.
Pendant un instant, le Comptoir se mit à tourner. Elle suffoquait alors que son regard croisait celui, glacé de son interlocutrice.

Si elle s’était regardée dans un miroir une fois morte, c’est à cela qu’elle aurait ressemblé. Mais le pire, c’est que la jeune Sin’dorei qui lui faisait face était le sosie parfait de sa Zile.

Le destin, capricieux, venait de nouveau lui jouer un sale tour.

« Euh…Je me nomme…euh Lylae…Je…Cette place est-elle libre ? »

Elle la regardait, incapable d’une quelconque réaction, s’attardant avec une avidité douloureuse sur les traits de celle qui lui rappelait tant sa douce sœur.

Elle s’ébroua un peu brusquement, puis s’écarta en grommelant, « je suppose qu’il y a assez de place pour deux oui… »

La dénommée Lylae lui sourit, un sourire timide mais tellement confiant, tellement serein que le cœur d’Iswe se serra. « Et vous êtes… ? »

Elle la fixait toujours, n’osant croire à ce que ses yeux contemplaient. « Je suis ? Ah pardon…Iswe. Iswe est mon nom. »

Elle s’absorba dans la contemplation de sa chope pour cacher son trouble. Elle n’avait jamais crû aux coïncidences. Et voici que de nouveau, sur sa route, elle trouvait cet insupportable espoir. Cette voix insidieuse qui lui chuchotait « et si ton cœur était encore capable de battre pour quelqu’un? ».

Elle avait aimé plus que de raison.

Et elle avait souffert plus que de raison pour cela.

Elle s’était promis de ne pas refaire la même erreur.

Et en même temps, ce ne serait pas la première fois qu’elle se parjurerait, songeait-elle, découvrant alors que cela la gênait beaucoup moins qu’elle ne l’aurait crû…

Invité
Invité


Revenir en haut Aller en bas

Iswe la Grise Empty Re: Iswe la Grise

Message par Invité Mer 28 Oct - 12:10

Iswe s’enroula dans sa cape sans pour autant parvenir à se réchauffer. Maudit froid qui depuis plusieurs jours ne la lâchait plus. Elle tapa dans ses mains avec le vague espoir d’y faire circuler encore un peu de sang et raffermit sa prise sur les deux armes de pugilat qu’elle avait dégainé en rentrant dans la gorge.

« Rien de très compliqué », lui avait susurré le Réprouvé. « Juste quelques cerveaux de nains, même abîmés, ils feront parfaitement l’affaire ».

L’idée de scier des crânes pour en extraire des organes gluants de nains ne lui plaisait guère. Mais il payait bien et elle allait avoir besoin d’argent frais.

Elle disparut dans les ombres et se déplaça avec prudence le long des côtes gelées. Ici, elle avait pu constater que des nécromanciens avaient corrompus les murlocs avec des cristaux. Elle sourit. Ils reviendraient bien sûr mais pour l’heure, elle s’était arrangée pour que cette menace reste en suspens.

Bientôt, après qu’elle eut traversé un pont, la roche nue remplaça neige et glace. Une corniche montait en pente douce. Elle jeta un regard sur le bord : en bas les flots déchaînés se jetaient contre les rochers déchiquetés.

Sa marge de manœuvre se réduisait un peu plus à chaque pas et elle détestait ça, préférant de loin les espaces dégagés où elle n’avait aucun remords à prendre la fuite en cas de problème…ou de surnombre des assaillants. Il ferait beau voir tiens le jour où elle règlerait un combat en suivant des règles honorables…

« Toujours désavantager l’ennemi…L’attaquer sur son point le plus faible. Assaillir mais non affronter. Affaiblir, handicaper, désorienter sont les clés. Abandonne un combat où tu dois contempler le visage de ton ennemi et non son dos. » Les principes martelés des centaines de fois par Mila tournait dans sa tête et l’aidait à se concentrer.

Sa respiration devint plus régulière, plus lente aussi alors que, dans une sorte d’état second, elle se déplaçait, tous ses sens en alerte.

Le claquement désordonné de sabots sur le sol la fit se plaquer contre la paroi. Une mule de bât lourdement chargée fit irruption sur le chemin, bramant de façon pitoyable, les yeux fous, le mors écumant. Elle dépassa Iswe sans la voir et poursuivit sa folle et bruyante course.

Elle les entendit avant de les apercevoir. Le tintement régulier de pics contre la roche. Ils lui tournaient le dos, indifférents à ce qui pouvait surgir derrière eux. Elle raffermit sa prise sur ses armes de pugilat et assena le premier coup, visant très bas afin de désorienter son adversaire.

Le deuxième lui bondit dessus, pic en avant, articulant des paroles sans queue, ni tête. Elle esquivait la plupart de ses coups maladroits, se concentrant sur sa première cible, augmentant la rapidité des coups portés au fur et à mesure où elle les assenait. Tout se corps était tendu vers la lutte mais elle gardait ses sens aux aguets, pour ne pas se faire surprendre.

Le premier tomba, proprement éviscéré, ses entrailles encore chaudes se répandant avec un « floc » visqueux. Elle se concentra sur sa deuxième cible, et, ayant atteint une rapidité d’exécution incroyable, passa une série de coups meurtriers qui envoyèrent valser le nain à quelques mètres.

Quelque chose clochait. Elle savait les nains endurants et robustes. Mais là, ils restaient juste insensibles, indifférents, seulement submergés par une rage irraisonnée.

« Cèdez à la peur. »

La voix dans sa tête brisa toute sa concentration. Une voix inhumaine, claquant sur son âme comme un coup de fouet. Elle vacilla, ses armes dégoulinantes de sang. « Bordel mais c’était quoi ça ?! », murmura t-elle, les dents serrées. Elle regarda autour d’elle. Rien. Personne. Une terreur inexpliquée s’était emparée d’elle. Cette terreur familière qui l’avait guidée et dirigée toutes les années qu’elle avait passé aux côtés d’Alondar. Elle secoua la tête. Pas question, plus personne ne porterait atteinte à sa liberté, faute de quoi tous ces sacrifices, tous ces choix douloureux n’auraient plus aucuns sens.

Elle posa un genou à terre et sortit la scie et s’attela à la tâche macabre qui l’avait faite venir ici.

« Répétez-vous que ce ne sont pas vraiment vos amis... ». Elle gémit sous la puissance qui s’imposait à elle, lâchant son outil et elle ferma les yeux, le souffle court. Elle ricana. « C’est ce que je me dis tous les matins en me levant. Barre toi de ma tête et laisse moi faire mon travail. Je ne suis pas une proie très intéressante tu sais…Nul doute que tu trouveras ton bonheur ailleurs… »

Elle était loin d’avoir l’assurance de ses propos.

La peur, la peur insidieuse était revenue. Elle savait que si elle s’y abandonnait, reviendrait alors la tentation, celle de se laisser aller au pouvoir de cette peur.

« Je suis plus forte que cela ! » cria t-elle.

« Beaucoup plus que je n’aurai pu l’imaginer », lâcha t’elle dans un souffle, répétant ce leitmotiv une bonne dizaine de fois, comme une ultime prière à son désarroi. Elle fixait le sol sans le voir, perdue dans les souvenirs.

« Tuez-les tous...Avant qu'ils ne vous tuent... »
« NON ! », réussit-elle à articuler.

Les images, les images revenaient et elle n’arrivait pas à les arrêter.

Ses mains se posant sur les épaules d’Aedan alors qu’elle lui chuchotait à l’oreille « Une mort rapide, mon cœur, au nom de notre amour. » Le regard tranquille, confiant de son époux alors qu’elle lui tranchait la gorge, lui murmurant combien elle l’aimait.

Le sang, tout ce sang. Les yeux rougeoyants d’Alondar dans lesquels elle voulait bien se perdre. Déjà ses pensées s’effilochaient, désireuses de poursuivre une route connue d’elles seules et qui n’était certainement pas celle de la raison.

Se laisser aller, l’espace d’un instant, juste une minute. Ne plus lutter, ne plus avoir à se battre. Elle s’adossa à la paroi, prête à sombrer dans le néant.

"Dors, dors esprit des forêts.
Dors tu es bien au chaud contre moi.
Malgré le soleil assassin,
Malgré la neige et le froid,
Dors, dors tout contre moi.

La route est longue mais l’espoir perdure,
Dors tendre soeur, demain s’achèvera cette aventure.
J’entends déjà le chant des oiseaux sur le rivage
Le loch n’est pas un mirage.
Marchons encore, mes pas briseront ta peine

‘Dors encore contre moi
Demain sera un autre jour,
Même si la tempête fait rage
Dors tout contre moi,
Et au réveil le soleil baisera ton doux visage
."

La voix de Zile s’élançant claire et aigüe, entonnant cette comptine qui savait si bien l’apaiser.

La chaleur des rayons du soleil sur son visage. La douce main de sa sœur passant sur sa joue et ébouriffant ses mèches noires.

Elle commença à chanter. Timidement d’abord puis d’une voix plus affirmée. Encore une fois, ce sont des fantômes qui la guideraient. Pathétique et solitaire espoir. Tout en chantant, elle trottina vers la sortie de la gorge.

Vers la rédemption.

Vers la vie, tout simplement.

Invité
Invité


Revenir en haut Aller en bas

Iswe la Grise Empty Re: Iswe la Grise

Message par Invité Mer 28 Oct - 15:09

Magnifique récit d'une voleuse, conteuse, chanteuse.
Merci.
(*Resh s'incline bas*)

Invité
Invité


Revenir en haut Aller en bas

Iswe la Grise Empty Re: Iswe la Grise

Message par Invité Mer 28 Oct - 15:21

Embarassed
Merci à toi d'avoir pris le temps l'espace d'un instant de partager mon imaginaire.
*s'incline*

Invité
Invité


Revenir en haut Aller en bas

Iswe la Grise Empty Re: Iswe la Grise

Message par Invité Lun 16 Nov - 12:09

Une chaleur infernale.

La lave éclairait le réseau de grottes d’une lueur orangée, laissant parfois jaillir quelques éclaboussures de roche en fusion qu’il valait mieux savoir éviter.

Cet endroit était un des repaires du Culte des Damnés.

Enfin elle les avait retrouvés.

Des semaines de traque, pas la moindre information jusqu’à…Jusqu’à ce formidable coup de chance, plutôt la résultante de son entêtement à vouloir combattre le Fléau sur tous les fronts, en quête de sa propre rédemption.

« Tu comptes dormir ici ou on s’avance ? ». La voix coupante de Zress la tira de ses réflexions.

Zress.

Elle le surnommait affectueusement le Chevalier des Glaces mais en l’affublant d’un tel surnom, elle avait touché juste. Tout était glacé chez lui. Sa peau, ses yeux, son cœur, ses sentiments. Le hasard avait décidé de leur rencontre, la nécessité et peut-être une forme de connivence les avait fait s’associer dans leur découverte du continent de Norfendre. Leur règle numéro un : pas de questions. Elle ne savait rien de lui, il ne savait rien d’elle et pour Iswe, cela n’avait pas de prix. Elle se sentait étrangement en paix aux côtés de cette formidable machine à tuer qu’était ce Chevalier de la Mort.

C’est le sang versé qui les rapprochait. Ceux de leurs ennemis d’abord. Le leur ensuite, bien qu’Iswe ait pu remarquer que les blessures de Zress avaient tendance à se refermer bien plus vite que les siennes. A ses côtés, elle pouvait satisfaire ses plus bas instincts, se laisser aller enfin. S’il lui arrrivait de croiser le regard de son partenaire, elle n’y trouvait rien. Aucune critique, aucun jugement, aucune approbation, aucun mépris. Une indifférence qui la faisait se sentir plus vivante qu’elle ne l’avait jamais été.

Elle sourit. « On est partis… » Elle s’inclina. « Comme d’habitude, l’ami, je te cède le pas. ». Faisant craquer sa nuque, le Chevalier de la Mort s’élança dans une course puissante, son armure de plaque ne semblant pas le gêner le moins du monde. Un geist surgit des ténèbres et lui sauta dans le dos mais il ne ralentit même pas. Arrivé sur une plate forme, deux nécromanciens commencèrent une incantation dans une langue rocailleuse. Derrière eux, un assemblage d’ossements fumants se mettait lentement en branle. Autour de Zress, le sol se transforma en un cercle d’énergie d’une leur rougeâtre. Avec un rire, Iswe, s’élança à son tour, assommant le geist. Un coup de pied bien ajusté coupa un des nécromanciens dans sa ténébreuse incantation, lui faisant au passage craquer la mâchoire. Elle se délecta du mana du dernier. C’est dans le combat qu’elle savourait vraiment les ponctions qui lui étaient nécessaires pour…vivre ?

Ce fut rapide, très rapide même. Avec un grognement, Zress donna un coup de pied dans le tas d’ossements les envoyant valser dans un bassin de lave. Iswe haletait, affectée par la température des lieux. Avec un peu de regret, elle contemplait le corps des nécromanciens à ses pieds, morts un peu trop vite à son goût. L’un d’entre eux pourtant gémit, couvert de sang. « Pitié… », réussit -il à articuler. « Je…n’ai…fait qu’obéir aux…ordres… ».

Un sourire mauvais se dessina sur les lèvres de la voleuse. Elle se mit à califourchon sur le corps du nécromancien, et lui caressa la joue presque avec tendresse. « Je sais. », lui chuchota t-elle à l’oreille. Elle s’énivrait du parfum de sa peur, de sa souffrance. « Pitié… », dit le damné d’une voix plus faible. Elle attrapa une de ses dagues en souriant.

« Avez-vous eu pitié de moi lorsque je vous suppliais d’arrêter? Je ne crois pas non. Vous avez continué à me torturer, à me faire des choses telles qu’encore aujourd’hui je ne supporte pas que l’on me touche. Pitié ! Tu invoques une chose que tu ne connais pas ! On se revoit dans le Néant distordu, bâtard ! ». Elle appuya sa dague contre sa gorge, prenant son temps pour l’égorger, riant de l’entendre s’étouffer dans son propre sang.

La folie, exacerbé par son désir de vengeance, la guettait. Si elle avait rejoint le Monastère, c’était pour trouver un moyen de la canaliser par une discipline stricte et des règles. Mais aussi des gens, la solitude étant devenue sa pire ennemie. Comprendraient-ils un jour ? Est-ce qu’à leurs côtés, elle retrouverait enfin ce chemin dont elle s’était écarté il y a si longtemps ? Auraient-ils le pouvoir de la guider, de l’éclairer pour cette longue marche, de la soutenir lorsqu’elle tendrait la main vers eux ?

La main froide de Zress sur son épaule la coupa dans son questionnement intérieur. « On continue ou tu déclares forfait ? », lui demanda t-il, ironique. Elle lui fit un clin d’œil. « Le jour où je déclarerai forfait, je sucerai des pissenlits par la racine, mon grand. »

Il eût un petit rire. « Une vraie furie, ma parole », lâcha t-il en la regardant de haut en bas. Elle était couverte de sang, le cuir de son armure en était détrempé et quelques gouttes s’envolèrent alors qu’elle reprenait sa marche légère. Il la suivit du regard, étrange icône d’une brutalité et d’un sadisme sans borne mélangée à la grâce et la légèreté de celles de sa race. Il la sentait tendue, prête à se rompre, dure avec les autres mais encore plus avec elle-même pour ne pas laisser voir qu’elle était juste sensible et vulnérable. Des jours à voyager sans qu’elle ne lui laisse la moindre occasion de la connaître. Elle hurlait des noms dans son sommeil, implorant leur pardon en sanglotant. Elle l’appelait le Chevalier des Glaces sans se douter que son indifférence était le seul moyen de ne pas l’effaroucher. Boule de souffrance, compagne délurée, combattante impitoyable, elle était multiple et bien loin de la coquille vide qu’elle prétendait être. Elle l’agaçait, le secouait, l’amusait, papillonnant autour de lui sans jamais oser s’approcher, ayant sans doute peur de se brûler les ailes. Il soupira et la rejoignit, affirmant sa prise sur sa hache.

Ils avancèrent. La lave avait creusé des sortes de ponts et de plates formes naturelles. Au loin, un grand lac en fusion. Dedans des squelettes immenses d’anciens dragons que même la lave ne parvenait pas à entamer. Le but de leur mission. Apparemment, le Culte des Damnés créait des vers de mana à partir de ces ossements. Il fallait les arrêter en abattant leur chef.

Zress se tourna en souriant vers Iswe. Elle lui rendit son sourire avant de disparaître dans les ombres, restant malgré tout à ses côtés.

Rien d’insurmontable. Cet ennemi tomberait. Comme les autres.

Invité
Invité


Revenir en haut Aller en bas

Iswe la Grise Empty Re: Iswe la Grise

Message par Invité Lun 16 Nov - 14:45

Des aventures toujours aussi passionnantes mettant en scène des personnages "vivants".

Invité
Invité


Revenir en haut Aller en bas

Iswe la Grise Empty Re: Iswe la Grise

Message par Invité Mar 2 Mar - 18:35

Baie du Butin, la nuit

Elle écoutait avec attention ce qu’essayait de lui dire Terendas. Comme à son habitude, elle devait insister, acculer le Chevalier de la Mort par des questions incisives pour aller jusqu’au fond du sujet. Et par le sang, celle-ci était trop importante pour qu’elle lui laisse la moindre chance de battre en retraite.

Elle l’avait emmené à la Citadelle de Glace, comme elle le luit avait promis. Et elle voulait savoir ce qu’il avait ramené avec lui, au fond de lui. Peut-être qu'égoïstement cherchait-elle aussi à apaiser ses propres doutes...

Sans prévenir, la voix d’Okamy résonna dans sa tête. « Iswe ! ». Submergée par des vagues de nausée, elle se prit la tête entre ses mains. Cette maudite prêtresse finirait par lui faire éclater le crâne un jour ! Il faudrait qu’elle lui explique pourquoi la magie affectait son esprit beaucoup plus qu’elle ne le devrait…

« Iswe ! Je suis inquiète, j’ai un sombre pressentiment, rejoins moi à Tranquillien… »

Elle revint à elle, l’estomac à l’envers, la vue brouillée par un début de migraine. Elle croisa le regard de Terendas qui la soutenait.

« Okamy…Elle a besoin de moi…Je dois y aller ».

Elle écoutait d’une oreille ce que lui disait Terendas. Oui, elle serait prudente, oui elle irait à son rythme, oui ils se rejoindraient à Tranquillien…Acquiescer, ne pas perdre de temps. Tout son corps déjà se réveillait, avide d’action, malgré l’inquiétude qui la rongeait. Pour qu’Okamy l’appelle à l’aide, c’est qu’il y avait vraiment quelque chose à redouter.

Terendas ouvrit la porte qui devait le mener à Acherus. Sitôt qu’il eût disparu, elle absorba le contenu d’une petite fiole. La drogue agrandit sa pupille alors que ses muscles se tendaient, que les battements de son cœur accéléraient et qu’une vitalité incroyable courait dans ses veines. Pour les heures à venir, elle serait en pleine possession de ses moyens. Ensuite elle serait une loque mais qu’importe, elle aurait alors rejoint le monastère…

Tranquillien, la nuit

Le faucon-dragon tangua dangereusement, manquant de la jeter bas. D’un petit saut, elle atteint la terre ferme, en pestant. Okamy l’attendait quelques mètres plus loin et elle se précipita vers elle, pour s’assurer qu’elle allait bien.

« Que se passe t-il Okamy ? Qu’est ce qu’il t’arrive ? ».

La réponse de la prêtresse lui parvint bien amis elle fut incapable de comprendre. Son regard venait d’être attiré par deux silhouettes qui venaient d’émerger des ténèbres. Elle plissa les yeux n’osant y croire, fixant éperdument l’une d’entre elle.

Alondar.

Son cœur fit un bond dans sa poitrine puis se serra douloureusement. Comme elle avait aimé cet être…Aimé, haï, quelle importance ? Il était le seul en ce bas monde à part Zile à lui avoir inspiré des sentiments d’une telle violence qu’elle avait été jusqu’à se renier elle-même. Comment avait-elle pu croire un seul instant qu’elle pourrait échapper à l’obsession aveugle de ce dément de faire d’elle sa chose, sa propriété ?

Ne plus penser.

Se concentrer sur son adversaire.

Les dagues jaillirent dans sa main. Il leva la sienne, incantant les mots impies d’une voix gutturale.

La douleur.

Alors qu’elle haletait à genoux, elle réalisa qu’elle avait presque oublié comment la contrôler pour la rendre soutenable, pour ne pas perdre le peu de raison qui lui restait.

La douleur.

Vague après vague, elle se disait qu’elle ne tiendrait pas un instant de plus, que son corps, trop souvent mis à l’épreuve finirait bien par l’abandonner.

La douleur cessa et elle sût qu’elle n’avait pas d’autre choix. Déjà Zile commençait à papillonner autour d’elle, gentiment moqueuse.

Elle croisa le regard d’Alondar et leva la dague vers sa propre gorge.

Il la devança d’une autre incantation, et une poigne invisible se referma sur elle, l’immobilisant tout à fait, suspendant son mouvement.

Elle avait perdue. Une fois de plus, elle était défaite. Elle ferma les yeux, soumise, étonnamment détachée.

La douleur de nouveau alors que les paroles incantatoires ravivaient la marque sur son épaule gauche.

Rien n’avait changé.

Il n’y avait plus d’espoir.

Elle renonça.

Son esprit bascula et elle sentit l'emprise d'Alondar y grandir et s'épanouir, parasite malsain et prédateur satisfait.

Elle le laissa entrer. Zile se mit à hurler, un long hurlement de désespoir qui ouvrit le coeur d'Iswe en deux.


Dernière édition par Iswe la grise le Mar 2 Mar - 18:41, édité 1 fois

Invité
Invité


Revenir en haut Aller en bas

Iswe la Grise Empty Re: Iswe la Grise

Message par Invité Mar 2 Mar - 18:37

Le monastère, la nuit suivante

Elle ne savait pas si elle devait se maudire ou se féliciter. Bien que le chasseur ait réussi à la faire douter, elle se disait qu’elle n’avait sans doute plus rien à perdre. Il fallait essayer. Au moins essayer.

Et la louve d’Okamy qui avait décidé de se mettre à hurler, sentant très certainement la présence de la prêtresse. Cette expédition s’annonçait mal, vraiment mal.

A l’intérieur, il ne faudrait compter qu’avec des ennemis. Enfin, presque. Elle espérait tout de même…Non, elle n’espérait plus rien, en fait. Juste le voir et pouvoir lui parler. On lui avait dit qu’elle l’avait blessé. Elle ne se souvenait de rien, ayant dû agir sous le contrôle mental de son maître. Comment aurai t-elle pu sinon ? Elle souhaitait que cela soit la vérité. Jusqu’où sa folie était-elle capable de l’entraîner ?

Okamy se plaignait. Encore. Elle lui lança quelques remarques acerbes, agacée devant tant d’inconsistance. Les sindoreis… Comment pouvait-on se préoccuper d’une robe abandonnée alors qu’elles allaient essayer de pénétrer le monastère ?

Les deux elfes se mirent en route, contournant largement les remparts, cherchant l’opportunité, la faiblesse de ces murs. Au pire, elle avait prévu de quoi escalader, ces murs ne l’arrêteraient pas.

Une grille. Elle repassa le plan des bâtiments dans sa tête : si elle ne se trompait pas, elle conduisait vers les cuisines. Parfait.

Elle prit sa flasque d’huile en en imprégna les jointures métalliques afin qu’elles ne grincent pas. Puis elle entreprit de crocheter le gros cadenas. Il faudrait qu’elle dise à Narmë…Elle soupira. Elle n’avait plus rien à dire à Narmë…Ni à qui que ce soit d’autre. Sauf à lui et c’était pour cela qu’elle était ici. Si elle devait définitivement tourner le dos à cette vie, elle ne le ferait pas sans au préalable lui avoir dit…

Le cadenas finit par céder et elle ouvrit la grille, descendant dans les ténèbres. Une odeur de nourriture, de poussière, d’alcool. Les réserves. Si son instinct ne la trompait pas, un petit couloir menait directement aux cuisines. Elle buta effectivement contre une petite porte de bois. Centimètre par centimètre, elle tourna la poignée puis l’entrebailla pour jeter un coup d’œil à l’intérieur.

Personne.

Elle se tourna vers Okamy. « Je vais faire une reconnaissance, reste là et ne bouge pas ». Pour une fois, son amie ne rechigna pas.

Elle se concentra et se dissimula dans les ombres, repérant les endroits dans la cuisine où elle se déplacerait afin que son camouflage soit le plus solide possible. Des bruits de pas qui s’éloignaient au loin.

Elle s’avança.

Au même moment, Urgamor entra, la démarche peu assurée. La voix de Karet, interrogatrice. Le rire du troll lui répondant : « Je vais me faire un petit lait de poule. »

Elle se plaqua contre le mur entre deux étagères, dégainant en silence ses dagues. Elle allait s’élancer pour assommer le shaman quand Karet entra à son tour. Trop risqué. Il fallait attendre. « Patience est mère du voleur ». Elle sourit intérieurement, détendant ses muscles afin de les préparer à ce qui allait être peut-être une longue attente, prenant une position confortable.

La cuisine devint rapidement un champ de bataille, victime des maladresses d’Urgamor. Le sol était recouvert de liquide, le rendant glissant et surtout pouvant signaler sa présence si jamais elle devait se déplacer.

Apparemment la patience fit défaut à Okamy puisqu’elle vit soudain partir Karet, les yeux vides. Urgamor commença à balayer. Elle devait agir maintenant. Elle bondit rapidement un d’un coup sec du pommeau, l’assomma. Elle le traîna ensuite dans la réserve, le ligota et le baillonna.

Kiviarel fit alors son entrée et elle se plaqua à côté de l’encadrure de la porte, prête à lui faire subir le même sort. Sauf qu’il ne passa pas le seuil et surtout qu’il vit Urgamor.

Elle était repérée et Kiviarel par ses appels aux armes lui confirma. Elle hésitait, le cœur serré à l’idée de devoir battre en retraite. Si proche… Elle se fit violence. Elle n’était pas seule. Elle s’engagea dans le couloir et Okamy la rejoint dehors.

Prenant le bras de celle-ci, elle se mit à courir. Se retournant, elle vit une silhouette familière monter sur les remparts et l’éclat d’une chevelure bleutée. La Dame…

Okamy ne tiendrait pas le rythme. Elle lui demanda de continuer, se plaçant au milieu du chemin, bien en évidence.

Comme elle l’avait prévu, la Dame Mauve vint à sa rencontre.

Gagner du temps. A tout prix.

La souffrance. Encore alors que les attaques gelées essayaient de l’affaiblir. Elle percevait que la dirigeante du monastère ne voulait pas la tuer et lui répétait qu’elle appartenait encore à celui-ci, qu’elle devait la suivre, que tout irait bien.

Elle luttait contre la haine, la colère qui tentaient de raviver sa soif de sang. La Dame, toujours calme, tournait autour d’elle, cherchant à la déstabiliser, sans cesser de parler, sans cesser de marteler ses arguments.

Le nom sortit sans qu’elle s’en rende compte alors que son regard se tournait vers les remparts du monastère.

« Terendas… ».

Comme tout semblait fade et vide soudain. Comme elle se sentait seule et surtout combien la solitude, pourtant si familère, lui semblait désormais comme un fardeau impossible à porter.

La Dame se rapprocha d’elle et la prit dans ses bras.

Par le sang comme elle était faible, mais surtout comme elle avait envie de l’être, blottie contre Elle alors qu’elle lui murmurait :

« Je te ramène à la maison Iswe… »

Invité
Invité


Revenir en haut Aller en bas

Iswe la Grise Empty Re: Iswe la Grise

Message par Invité Mer 3 Mar - 14:49

Elle repoussa agacée une mèche de ses cheveux désormais courts que le vent glacé de la Désolation des Dragons s'acharnait à lui ramener vers le visage.

Elle allait regretter cet endroit elle le sentait mais son état ne lui permettait plus d'affronter des conditions de vie aussi rudes. Miley, la louve d'Okamy, vint se frotter contre sa jambe en un geste rude d'affection. Darcia, plus réservée, ne la quittait pas des yeux, attentive, calme, sérieuse.

Sans les loups, elle serait certainement devenue folle ici. Enfin sa folie aurait déjà finie de la consumer. Les crises apparemment se faisaient de plus en plus fréquentes. Elle redoutait le jour où elle basculerait pour de bon. Et quand bien même, elle ne se rendrait compte de rien, pourquoi se faire du soucis?

Elle avait fui une fois encore pour mieux se retrouver. Elle avait voulu affronter sa solitude pour ne plus souffrir, pour se sentir enfin exister, pour se sentir de nouveau vivante. La traque d'Okamy et de Kiviarel lui avait redonné les sensations fortes et la poussée nécessaires pour qu'elle revienne à la vie. Cette traque terminée elle avait désormais un choix à faire.

D'un côté le monastère.
De l'autre....

Qu'est ce qui l'attendait entre les murs là bas?

Une place? Même pas, voici des mois qu'on la prenait pour le larbin de service, de "la chair à canon". On ne l'avait même pas jugée digne de devenir Templier...Ni d'arborer les couleurs de la Flamma Malva...

Les Maîtres de Via?

Hafaelas avec qui elle avait tout au plus échangé une cinquantaine de mots depuis son arrivée?

Narmë qui s'évertuait à la traiter de gamine écervelée et incapable? Bon sang, elle avait plus d'un siècle d'expérience dans son domaine, ses maîtres successifs avaient eux même reconnu ses talents et voici qu'on la traitait pas mieux qu'une apprentie fraîchement arrivée à Ravenholdt...

Urag avec qui l'affrontement était inévitable? Trop rigide, trop catégorique, le Tauren éveillait en elle ses désirs de rebellion et de contestation.

Terendas....qui l'avait abandonnée une fois de plus....

Tishaïm ce fantôme fragile qu'elle avait aperçu..avant qu'elle ne fuit apeurée...

Karet, trop loin de son monde.

Eldaris qui lui seul aurait pu la retenir mais se débattait apparemment avec ses souvenirs après sa blessure. Elle n'avait pas eu le coeur de lui rendre visite à l'infirmerie, redoutant le moment où il ne la reconnaîtrait pas. Elle ricana. Le coeur...Elle n'avait plus de coeur, les échecs et le mépris avaient fini par tuer le peu de sentiments qui lui restaient...

Néadhora à qui elle devait beaucoup mais qu'elle ne comprendrait jamais.

La Dame à qui elle restait fidèle envers et contre tout mais qui s'éloignait peu à peu et chaque jour un peu plus d'elle.

Elle était venue au monastère pour y trouver une famille, de la rigueur et de la discipline.

Il ne lui restait que ce goût amer dans la bouche et la sensation d'un immense gâchis.

Les bras glacés de son amant se refermèrent autour d'elle alors qu'il lui chuchotait de sa voix grave "je t'ai manqué, femme?". Elle sourit. Il restait la seule personne à faire battre un peu plus vite ce filament de lune usé qu'elle avait dans la poitrine. Elle posa ses mains sur les siennes et nicha sa tête contre son épaule. Dans ses bras, elle était femme, elle était immortelle, elle était invincible, se découvrant une volonté et une force qu'elle avait oublié depuis la mort d'Aedan...

"Oui tu m'as manqué, homme", lui répondit-elle doucement. Elle balaya la vue splendide que lui offrait le haut de cette montagne.

Oui, bientôt il lui faudrait faire un choix.

Et par le sang, ces bras qui l'enserraient ne lui donnaient aucune envie de retourner au monastère...

Invité
Invité


Revenir en haut Aller en bas

Iswe la Grise Empty Re: Iswe la Grise

Message par Contenu sponsorisé


Contenu sponsorisé


Revenir en haut Aller en bas

Revenir en haut

- Sujets similaires

 
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Ne ratez plus aucun deal !
Abonnez-vous pour recevoir par notification une sélection des meilleurs deals chaque jour.
IgnorerAutoriser